WORLD’S VELYN (Novembre 2013): Dans le Sillage d’un Seigneur de la Haute Couture : Nabil Hayari 11 novembre 2013

WORLD’S VELYN (Novembre 2013): Dans le Sillage d’un Seigneur de la Haute Couture : Nabil Hayari

11H30 … Assise sur un siège de cuir argenté, je crois entendre le bruissement des étoffes précieuses, des fourreaux présentés  sur des mannequins, dans le salon de réception du Show Room d’Hayari Couture .. Telle Cendrillon, je m’imagine dans ce fourreau de dentelles noires, là sur ma gauche, dont j’apprendrai plus tard qu’il « a fait les Oscars » .. Quelle femme ne se sentirait  pas sublimée de se glisser dans une telle merveille. Déjà, je suis séduite, subjuguée par l’atmosphère des lieux. C’est le moment que choisit Nabil Hayari pour faire son entrée.

Souriant, accompagné de Hugues Alard, son ami et mentor, il m’entraîne dans son show room ; là où ses robes se présentent et existent. Nous sommes sur les hauteurs de l’Avenue Matignon dans un espace baigné de lumière.

A travers Nabil Hayari, transpire l’artiste par toutes les pores de sa peau ; je pressens qu’il a eu un don précoce pour la création :

-« Tout petit, je dessinais déjà , j’ai grandi entouré des velours, étoffes et broderies de ma grand-mère, qui créait les robes du soir que ma mère rêvait de porter. Des robes dans le glamour des années 50. Des robes du soir, que ma grand-mère lui faisait à l’occasion des mariages, évènements, en France, en Algérie ou au Liban.

Car d’origine Franco-Algérienne-Libanaise, né d’un père Algérien et d’une mère Française à Batna, Nabil Hayari a été bercé par ces 3 cultures :

« Cela me parle, je prends un peu de chaque culture dans mes créations, c’est de l’Art »

Très tôt, sa famille décèlera ce don chez lui et ne fera aucune opposition à son envie de devenir ce pour quoi il était fait : devenir un maître de la haute couture :

-« Quand à l’école, on me demandait de dessiner des camions ou des maisons, moi .. Je dessinais des robes .. de Cendrillon »

Oui .. Déjà tout enfant, il était habité par un rêve de création permanent. Plus tard, devenu un tout jeune homme, partageant son temps entre l’Algérie et des vacances en France, plus particulièrement à Lyon, c’est tout naturellement qu’il frappera à  la porte de l’Ecole sup de mode de Dior, pour s’inscrire :

-« Il fallait présenter une collection pour y entrer et moi, j’avais déjà mes dessins »

Le directeur, Dominique Payot, ne s’y est pas trompé : « Vous, vous êtes un vrai créateur ; on voit déjà tous les détails ». il le fait entrer d’emblée. Nabil Hayari en sortira majeur de sa promotion..

Car Nabil Hayari sait déjà tout de la construction, de la réalisation d’une robe, c’est sa force : Enfant, il a regardé comment sa grand-mère coupait les tissus, la réalisation d’une robe n’a aucun secret pour lui : Il sait faire le patronage, connaissant la construction d’une robe de A à Z, jusqu’au moindre détail.

Il n’est pas facile d’accéder dans les hauteurs du monde de la Haute Couture, pourtant,  il y est parvenu rapidement, avec le talent et l’intelligence de la chance :

-«  Mon parcours est vraiment celui de la Haute Couture : après l’école, la chambre syndicale, les stages, j’ai dirigé pendant 5 ans, une maison de haute couture du triangle d’or comme directeur artistique et cela m’a permis de découvrir les oscars, ce n’était pas sous mon nom, mais cela m’a permis de véhiculer mon image, tous ces people connaissaient Nabil, tout le monde voulait Nabil ».

Et c’est la que la Grande Aventure commence : En 2009, Nabil Hayari quitte la Maison et crée, lance sa propre griffe, sa propre marque : Hayari.

Son carnet d’adresses fonctionne, le bouche-à-oreilles fait le reste : C’est là que vont naître ses somptueux fourreaux, ses robes de sirène dont il dit :

-« Une robe fourreau, c’est vraiment le glamour et le chic, la féminité, la grâce, le symbole du raffinement ».

Mais on ne peut pas parler des créations de Nabil Hayari, sans évoquer ses fameuses robes de mariée : dont la première fût noire ..

-« La robe de mariée noire a une histoire : je l’ai présentée au Carrousel du Louvre, c’était le lancement de la marque Hayari et j’ai eu l’idée de la robe noire pour me démarquer des autres. Tout le monde a parlé de cette robe noire, qui a remporté le 1er prix. Après, est venue une cliente américaine, qui voulait se marier en noir, cela a été un franc succès, depuis, chaque année, on fait une robe noire ».

Nous revenons sur ses robes, sur la notion de fluidité, très importante dans ses créations, l’image de fluidité qui joue dans le mouvement :

-« Je fais tous mes dessins et en même temps, je réalise mes patronages, j’adore la sensation des matières, il faut que je les vois, que je les touche, que je les sente, pour imaginer »

L’envie me prend de lui demander si derrière, le créateur, l’artiste, sommeille en lui un homme d’affaires : il éclate d’un rire joyeux et se tourne vers Hugues Alard :

-« L’homme d’affaires, c’est lui : Hugues, mon ami et homme d’affaires  ; C’est lui qui m’a poussé, il a vu un potentiel en moi ».

Hugues le décharge de tout ce qui est matériel, il a été le magicien mais laissons le s’exprimer :

-« J’ai été le support de sa création ; Nabil serait moins libre, si il devait penser à des choses administratives. J’ai toujours été dans les secteurs du luxe, que ce soit dans la restauration, l’hôtellerie ou objets d’art. j’ai toujours évolué en gérant des points de vente , une clientèle ou des contrats. J’ai a chance d’être assez polyvalent, de m’intéresser à beaucoup de choses. Ce qui me permet ensuite, avec les rencontres, de pouvoir réaliser des projets ».

En voilà aussi une sacrée forme de talent, qui permet à un artiste d’exploser, de s’envoler.

Car Nabil Hayari s’envole littéralement, charismatique, chaleureux au regard azuré de tigre, ce qui le fait rire, car il m’avoue être du signe du lion. Cet homme jeune, , ambitieux et talentueux, ambassadeur de la haute couture,  trace sa route, sachant s’entourer d’une équipe dont il est très proche, n’hésitant pas à réparer une machine dans ses ateliers ou il passe beaucoup de son temps. Sa journée débute aux ateliers, à proximité de son show room. Une fois ses dessins terminés, il confie à Eloise sa première assistante, modéliste de surcroît, la tâche d’expliquer à la première main, comment préparer la toile sur le moulage effectué sur la cliente, pour faire « La Robe ». Le sur mesure est sa marque de fabrique, sur des moulages du corps de chaque cliente :

De la Haute Couture, du « cousu main » : C’est ainsi que Nabil Hayari a participé à la création du label « Signé couture Paris ».

-« La récompense est dans le regard de la cliente, lorsqu’elle se découvre, révélée à elle-même, devenant la femme qu’elle rêve d’être ; et aussi à travers le regard émerveillé du mari, découvrant la femme idéale, la sienne ».

Car Nabil sait entretenir et créer une complicité et une proximité avec ses clientes, ce qui lui permet de deviner les rêves et les attentes de celles-ci.

Nabil Hayari dans une création incessante , sort deux collections de 24 robes par an..

Ce jeune homme, prodige de la mode, a étendu sa marque à travers le monde, en ouvrant trois show room à New York, Los Angeles et Moscou dans deux pays phares, les Etats Unis et la Russie. Du reste, l’Egérie de la griffe, Alisa Krylova, est russe et porte exclusivement les créations Hayari à travers le Monde.

L’Asie ne va pas tarder à lui tendre les bras, car déjà il a des clientes en Chine et au Japon, et le projet se dessine d’ouvrir un show room à Tokyo.C’est ainsi que tout naturellement, des joailliers prestigieux lui ont déposé leur diamants et pierres précieuses, pour enrichir et orner ses robes aux tissus et matières nobles : Swarovski, le joailler russe Estet, qui l’a découvert à la Fashion Week de Moscou et aussi Bulgari, avec le collier que Marilyn Monroe avait porté pour lui.

De cet amour de cette passion pour les étoffes, les dentelles et broderies est né tout naturellement un premier parfum : « Only for Her », car il fallait donner une essence, une senteur à ces robes ; L’attirance de Nabil pour les fleurs blanches lui a donné vie : c’est ainsi qu’il a demandé  à la société Robertet de  lui concocter des arômes de pivoines et magnolias : après Only for Her, est venu Broderies et ensuite Goldy, parfum dédié aux femmes fatales des red-carpet , dans un musc plus intense. Le succès ne s’est pas fait attendre, en commençant par les pays limitrophes, tel la Belgique. Les parfums Hayari sont à présent diffusés dans une vingtaine de pays. La prochaine étape sera le lancement d’un flacon de 100ml pour la Russie et le Moyen-Orient, demandeurs d’un flaconnage plus grand.Vous n’avez pas fini d’entendre parler de Nabil Hayari , en 5 ans d’existence la Maison Hayari s’est fait un nom : Celui du devenir de la Haute Couture, du glamour et du prestige.

Merci infiniment à vous, Nabil. Que les fées de la chance et de la force continuent de se pencher sur vous. Merci également à Hugues Alard, d’avoir permis cette belle rencontre.

Evelyne Chamaillé