le nez DOROTHEE PIOT: interview d’un parfumeur pour cosmetique mag : savoir-faire et passion 24 octobre 2014

le nez DOROTHEE PIOT: interview d’un parfumeur pour cosmetique mag : savoir-faire et passion

Son gout pour les saveurs l’a probablement guidée pour la version Eau Sucrée d’Angel tandis que les senteurs de jardin lui ont inspiré un Frisson de Verveine pour l’Occitane. Dorothée Piot est parfumeur chez Robertet.

Les hommes qui ont compté

« Chez Dragoco, Raymond Chaillan, alors chef parfumeur, m’a véritablement donné ma chance. Elle m’a transmis son savoir-faire et sa passion des belles matières. Puis Martin Gras m’a fait partager son enthousiasme et grâce à lui, j’ai appris à mener à bien des projets. J’ai par ailleurs eu la chance de rencontrer des grands chefs qui m’ont ouvert leur cuisine : des créateurs audacieux et généreux. Ces échanges m’ont montré la voie vers une autre façon d’appréhender mes créations. »

 

Les sources qui l’inspirent

Je garde en mémoire des idées olfactives puisées dans mes rencontres, au gré de mes centres d’intérêt. Ces éléments restent des sources d’inspiration pour mes travaux en cours. La cuisine est un domaine qui m’a beaucoup inspirée pour sa proximité avec la matière, ses accords simples et la mise en lumière d’un produit. Après avoir exploré les accords culinaires, je me découvre une autre passion : les plans et les jardins. U contact de la terre, je découvre de nouvelles senteurs. »

Les matières premières qui l’ont marquée

« Difficile de choisir … Il y a des matières que j’affectionne particulièrement, mais celles qui me touchent moins aujourd’hui me toucheront peut-être demain. Ce fut le cas pour la fleur d’oranger, redécouverte lors de mon travail sur Fleur Chérie de l’Occitane. J’aime les fleurs blanches comme la tubéreuse, le lisylang (un fractionnement d’ylang III spécifique de Robertet) pour sa facette solaire et texturée. Le vétiver et l’encens ont une place importante dans ma palette. Le poivre Sichuan me plait pour sa fraîcheur moderne. Les nouveaux projets me poussent à aborder certaines matières premières sous un autre angle, m’obligeant à me renouveler. Dans ma collection, les synthétiques cohabitent avec les beaux naturels et les mettent en valeur. »

Les parfums qu’elle porte

« Adolescente, j’ai porté surtout des colognes, puis Vol de nuit de Guerlain a été le premier parfum qui a compté pour moi. Je le mets encore de temps en temps et à chaque fois, j’en découvre une nouvelle facette. Aromatics Elixir m’accompagne souvent pour son sillage et son empreinte merveilleuse. L’été, j’alterne avec des colognes comme l’Eau d’Orange Verte d’Hermès ou l’Eau de Bonpoint pour sa fraîcheur délicatement fleurie. »

Son Parcours

Née à Paris d’une famille originaire du Cotentin, Dorothée Piot se dit fascinée depuis toujours par les odeurs. Pour autant, c’est la rencontre fortuite avec un nez qui la met sur le chemin de la parfumerie. Diplômée de l’Isip en 1983, elle intègre par la suite Dragaco (devenu Symrise) puis Charabot en 2007, avant de rejoindre Robertet en 2010. Auteur de Sunny Frutti d’Escada, de Fleur Chérie de l’Occitane, de Bois d’Orange Eau sublime Or de Roger && Gallet, elle a récemment signé Angel Eau sucrée de Mugler et Frisson de Verveine de l’Occitane.

Dorothée Piot a également composé « Goldy » pour Hayari et « Le Paradis de l’Homme », masculin phare cuiré.